Communiqué de la Fédération Française de Généalogie – 9 octobre 2013
Sans nom, l’histoire a-t-elle encore le même sens ? « Non ! » avait déjà répondu la Fédération Française de Généalogie – qui contribue largement avec ses membres à la connaissance de l’histoire des familles – en s’associant à la signature de la pétition « Citoyens contre le projet de règlement européen sur les données personnelles », largement diffusée au Congrès national de Marseille de juin 2013.
Répondant à une consultation de la CNIL sur le droit à l’oubli, Jean-François Pellan vient de dire non une deuxième fois, dans un courrier adressé à sa présidente en date du 24 septembre 2013.
Non à l’amnésie générale !
Le droit à l’oubli numérique ? Un principe « qui nous paraît liberticide » affirme le nouveau président de la FFG. Qui poursuit en évoquant une «atteinte à la mémoire» aux « conséquences douloureuses pour les historiens qui se pencheront sur l’histoire du XXIème siècle ».
Les généalogistes amateurs ? Des auxiliaires de l’histoire par la retranscription et la collecte d’informations nominatives qui, hier, ont participé, par exemple, à l’enquête dite « TRA » du Laboratoire de Démographie historique sur la mobilité géographique et sociale des populations.
Presse et démocratie
Jean-François Pellan, juriste de formation, met en avant dans son courrier à la CNIL sa préférence pour un système « permettant à l’internaute de pouvoir modifier, compléter, voire de supprimer les informations qu’il a lui-même mises sur les réseaux sociaux ». Et de poursuivre par le rappel que « la liberté de la presse est un des piliers de notre démocratie » et qu’il est impensable de concevoir que l’oubli numérique puisse concerner la presse en ligne.
Droit à l’oubli et mondialisation
Enfin, le président de la FFG s’interroge sur la portée du droit à l’oubli pour des données concernant des Français mises en ligne par des sites hébergés aux Etats-Unis ou ailleurs dans le monde.
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Au total, comme la communauté scientifique des historiens et des archivistes, la FFG se déclare, par la voix de son président, très inquiète de ce projet de réglementation européenne et espère, au-delà de ses associations membres, être le porte-parole du monde des généalogistes amateurs pour garantir le droit à la connaissance.