La généalogie, l’étude de l’histoire des familles, connaît un essor considérable ces dernières années. Grâce aux progrès technologiques et à l’accès croissant aux bases de données en ligne, les recherches généalogiques sont devenues plus accessibles et populaires.
Aux États-Unis, en Europe et en France, ce secteur est en pleine transformation, notamment grâce à des plateformes telles qu’Ancestry, FamilySearch, Filae ou Généanet.
Voici un état des lieux du marché de la généalogie, de son évolution récente et des perspectives futures.
1. La Généalogie aux États-Unis : le leader mondial du secteur
Aux États-Unis, la généalogie est plus qu’un simple passe-temps ; c’est un marché colossal qui attire des millions de personnes. La diversité ethnique des Américains et l’importance de l’histoire familiale dans la culture ont contribué à cette popularité. Aujourd’hui, les Américains bénéficient d’un accès sans précédent à des bases de données historiques et à des tests ADN.
Plateformes principales
Le marché américain est dominé par plusieurs grandes plateformes généalogiques :
- Ancestry : Fondée en 1996, Ancestry est la plus grande plateforme de généalogie au monde. Elle héberge aujourd’hui plus de 30 milliards de documents historiques numérisés, notamment des recensements, des registres d’immigration, des actes de naissance, mariage et décès.
- FamilySearch : Lancée par l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, FamilySearch est un autre acteur clé, offrant un accès gratuit à des milliards de documents historiques. C’est une ressource incontournable pour les chercheurs souhaitant accéder à des registres d’état civil ou des documents paroissiaux du monde entier.
2. La Généalogie en Europe : une numérisation en marche
En Europe, de nombreux pays investissent dans la numérisation de leurs archives pour rendre les recherches généalogiques plus accessibles. La généalogie y est également en pleine expansion, notamment grâce à des acteurs de plus en plus nombreux comptant des millions d’utilisateurs à travers le continent.
L’Allemagne : Un modèle de numérisation
L’Allemagne est un exemple de pays ayant fait de grands progrès dans la numérisation des archives. Les registres civils et paroissiaux sont progressivement numérisés et mis à disposition du public à travers diverses plateformes, telles que les archives d’État et des portails comme Archivportal ou encore Archion.
Le Royaume-Uni : Un leader européen
Au Royaume-Uni, la généalogie est une activité très populaire, notamment avec des plateformes comme Findmypast et The National Archives, qui proposent des millions de documents accessibles en ligne. Ces ressources sont particulièrement utilisées par les descendants d’immigrants britanniques vivant aux États-Unis, en Australie, et au Canada.
3. La Généalogie en France : entre tradition et modernité
En France, la généalogie bénéficie d’une tradition solide, renforcée par la numérisation croissante des archives qui facilite l’accès aux documents pour tous les chercheurs.
En intégrant l’automatisation à ces données, et avec le soutien indispensable de la Fédération Française de Généalogie et de ses associations (plus de 150 fédérées), les utilisateurs peuvent explorer leurs lignées familiales de manière plus approfondie. La Fédération joue un rôle clé en centralisant et en rendant accessibles ces ressources, offrant ainsi un cadre structuré et collaboratif pour optimiser les recherches généalogiques en ligne.
En France, la numérisation des archives a grandement simplifié l’accès aux documents historiques.
Aujourd’hui, une grande partie des archives départementales et nationales est disponible en ligne, permettant à la fois aux généalogistes amateurs et aux chercheurs professionnels de consulter facilement des ressources autrefois difficiles d’accès.
Cette mise à disposition numérique rend les recherches beaucoup plus fluides et accessibles depuis n’importe où, facilitant ainsi la consultation de registres civils, paroissiaux, et autres documents précieux pour la recherche historique.
Les principales ressources commerciales en France
- Filae : Acteur majeur est spécialisé dans la généalogie française, Filae offre un accès à des documents historiques numérisés comme des actes d’état civil, des recensements et des registres paroissiaux.
En 2021, la société a été rachetée par MyHeritage, renforçant ainsi sa portée internationale. - Geneanet : Lancé en 1996, Geneanet est aujourd’hui l’un des plus grands sites de généalogie en France et en Europe, rassemblant une communauté internationale de généalogistes amateurs et professionnels.
En 2021, Geneanet a été rachetée par Ancestry, l’une des principales entreprises mondiales de généalogie, permettant d’enrichir son offre tout en conservant son identité communautaire et son accès collaboratif aux ressources généalogiques.
4. Technologies et avenir de la généalogie : une révolution numérique en marche
L’essor de la généalogie ces dernières années est étroitement lié aux progrès technologiques. À l’horizon 2025, les technologies numériques continueront de transformer la manière dont les généalogistes amateurs et professionnels retracent l’histoire familiale.
L’intégration de nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle (IA), les outils de reconnaissance faciale, et l’expansion de la numérisation des archives, ouvre des perspectives passionnantes pour l’avenir de la généalogie.
Digitalisation et numérisation des archives : un accès sans précédent
La numérisation des archives constitue l’un des aspects les plus déterminants pour l’avenir de la généalogie. Les pays investissent massivement dans la digitalisation de leurs archives publiques afin de rendre les recherches historiques plus accessibles à tous.
- Les archives publiques numérisées : De nombreux pays européens, comme la France, le Royaume-Uni, et l’Allemagne, poursuivent leurs efforts de numérisation des registres civils et paroissiaux. D’ici à 2030, les gouvernements européens prévoient que la majorité des documents historiques disponibles seront numérisés et consultables en ligne.
Par exemple, en France, le projet de numérisation des archives départementales et nationales devrait couvrir 100% des registres civils et paroissiaux datant d’avant 1900. - Accords internationaux et partage des données : Des initiatives de collaboration entre différents pays et institutions permettront de partager des données généalogiques au niveau mondial.
Le projet européen Europeana, par exemple, soutenu par l’Union Européenne, vise à mettre à disposition des millions de documents numérisés issus de bibliothèques, musées et archives à travers l’Europe.
Cette numérisation permet de faciliter l’accès à des millions de documents anciens, parfois consultables gratuitement, ce qui représente une avancée majeure pour les généalogistes. Cela leur évite de se déplacer physiquement dans les archives départementales ou nationales pour consulter des registres manuscrits.
4.1. L’intelligence artificielle au service de la transcription et de la traduction
L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle central dans l’évolution des technologies généalogiques à l’horizon 2025. Grâce à ces innovations, il devient possible d’analyser des millions de documents en quelques secondes, d’identifier des visages dans des photos anciennes et même de prédire des relations familiales complexes à partir de données ADN.
Les documents historiques, notamment les registres paroissiaux, sont souvent écrits à la main dans des langues ou des styles d’écriture anciens, difficiles à lire et à interpréter. Les algorithmes d’IA permettent aujourd’hui de transcrire automatiquement ces documents et de les traduire dans différentes langues, rendant ces archives plus accessibles à un public non spécialiste.
- Transkribus, une plateforme soutenue par l’Union Européenne, utilise l’IA pour numériser et transcrire des documents manuscrits anciens. En 2023, cet outil a transcrit plus de 1,5 million de pages, facilitant l’accès aux documents historiques des XVIIIe et XIXe siècles.
4.2 Les nouvelles technologies : reconnaissance faciale et automatisation
Une autre avancée technologique marquante est l’utilisation de la reconnaissance faciale pour analyser des photos anciennes. Des plateformes proposent des outils qui non seulement restaurent et colorisent des photos anciennes, mais permettent aussi d’identifier des visages et de les associer à des ancêtres présents dans des bases de données généalogiques.
Exemples : outils en ligne
4.3 L’automatisation des recherches généalogiques : une révolution à venir
À l’avenir, les outils basés sur l’IA devraient permettre d’automatiser une partie des recherches généalogiques. Actuellement, les utilisateurs doivent souvent croiser différentes bases de données manuellement pour obtenir une vue d’ensemble de leur arbre généalogique. D’ici 2025, des plateformes proposeront des outils capables de mettre à jour automatiquement les arbres généalogiques en fonction des nouveaux documents numérisés ou des nouvelles correspondances ADN découvertes.
Le machine learning (l’automatisation) appliqué à la généalogie permet d’analyser et de prédire des relations familiales complexes à partir de vastes ensembles de données historiques.
Grâce à des algorithmes d’apprentissage automatique, il devient possible de cartographier des arbres généalogiques et d’identifier des liens familiaux qui auraient pu rester cachés, en utilisant des informations telles que les noms, les dates et les événements.
Science Directe présente une nouvelle méthode pour lier des archives historiques, en s’appuyant sur les millions de correspondances créées par des utilisateurs de la plateforme FamilySearch. Les auteurs utilisent ces correspondances pour améliorer les méthodes automatisées de mise en relation des archives, notamment par l’apprentissage automatique. Leur approche permet de lier des données des recensements américains entre 1900 et 1920 avec une précision améliorée, permettant ainsi des études telles que la transmission intergénérationnelle de la littératie entre parents et enfants.
Cela signifie que les chercheurs familiaux pourront se concentrer davantage sur l’analyse des résultats et la compréhension de leurs liens familiaux plutôt que sur la collecte de données.
5. La généalogie et les test ADN : un marché en croissance rapide
Le marché de la généalogie aux États-Unis est évalué à environ 3 milliards de dollars par an, comprenant les abonnements aux services de généalogie en ligne et les ventes de tests ADN.
Ce marché connaît une croissance annuelle d’environ 6%, stimulée par l’attrait et l’augmentation des bases de données en ligne.
Ces tests ADN sont particulièrement populaires, offrant aux utilisateurs la possibilité de découvrir des membres de la famille éloignés, de retracer des origines ethniques ou même de résoudre des mystères familiaux.
Environ 40 millions de tests ADN ont été vendus dans le monde, une grande partie aux États-Unis.
Les défis légaux des tests ADN en France
Contrairement aux États-Unis, les tests ADN à des fins généalogiques sont interdits en France, sauf dans le cadre médical ou judiciaire. Cette interdiction est régie par l’article 16-11 du Code civil.
Toute personne qui pratique un test ADN à titre privé sans autorisation s’expose à une amende pouvant atteindre 3 750 euros.
Article 226-28
Article 226-28-1
6. L'avenir de la généalogie en 2030 : vers une démocratisation totale ?
Les avancées technologiques de la prochaine décennie transformeront radicalement la manière dont nous approchons la recherche généalogique. Grâce à la numérisation massive des archives, à l’adoption de l’intelligence artificielle, la généalogie deviendra une discipline plus accessible, plus précise et plus rapide.
Avec la poursuite de la numérisation des archives, l’amélioration des technologies et l’adoption généralisée de l’intelligence artificielle, l’avenir de la généalogie semble très prometteur.
D’ici à 2030, il est probable que la majorité des documents historiques et des registres civils seront numérisés et accessibles en ligne, non seulement dans les grandes nations comme les États-Unis, mais aussi dans des pays émergents où les archives sont encore limitées.
Les outils d’analyse de données généalogiques seront entièrement automatisés et l’accès à ces technologies sera démocratisé, permettant à des millions de personnes à travers le monde d’en apprendre davantage sur leur patrimoine familial sans avoir à maîtriser les techniques complexes de recherche historique.
Des perspectives technologiques prometteuses pour les passionnés de généalogie